En France, plus de 3 millions de salariés sont exposés au bruit sur leur lieu de travail. Or, une exposition prolongée à des niveaux de bruits potentiellement nocifs peut affecter leur santé. Aujourd’hui, la proportion des salariés exposés est en constante augmentation, à tel point que ce facteur est reconnu comme l’une des causes de maladies professionnelles les plus coûteuses.
1. Ce qu’on entend par « bruit »
Définition
Le bruit est un « phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme désagréable ou gênante », atteignant parfois des niveaux traumatisants. La gêne liée au bruit est subjective, cependant il existe une échelle qui permet de déterminer les niveaux perçus par l’oreille et leurs effets. (voir schéma ci-dessous).
Types de bruit
- Les bruits stables et continus : fluctuation de bruits d’un niveau inférieur ou égal à 5dB (A).
- Les bruits intermittents ou fluctuants : fluctuation de bruits d’un niveau supérieur à 5 dB(A) de manière répétitive ou aléatoire.
- Les bruits impulsifs ou transitoires : passage du bruit à une grande intensité à certains moment seulement, de manière régulière ou totalement aléatoire.
2. Les risques professionnels liés au bruit
Risque de maladie professionnelle : de la fatigue auditive à la surdité
L’exposition prolongée, à un ou des niveaux sonores élevés, peut entraîner l’apparition de troubles auditifs. A partir d’un niveau sonore moyen de 80 dB(A) sur une durée de 8h, on peut considérer le niveau d’exposition comme étant préoccupant.
Fatigue auditive
Elle fait référence à un déficit de la perception auditive (qui peut être transitoire) suite à une exposition à un bruit intense. Cette fatigue apparaît avant le seuil de 120 dB(A) qui provoque la douleur.
Surdité professionnelle
La répétition de chocs sonores de forte intensité génère des troubles auditifs qui aboutissent à la surdité. Celle-ci s’installe insidieusement, sans que la personne ait conscience de la dégradation débutante de son audition.
Risque d’accident du travail
Le bruit favorise la survenue d’accidents par :
- L’effet de masque sur les signaux d’alarme
- Le détournement de l’attention ou des capacités de vigilance ;
Ces facteurs de risque favorisent l’erreur humaine.
Nuisances environnementales : open-space
Le stress lié au travail se produit lorsque les exigences de l’environnement de travail dépassent la capacité des travailleurs à y faire face. La manière dont le bruit affecte le niveau de stress d’un travailleur dépend d’une conjugaison complexe de facteurs, parmi lesquels on retrouve :
- La nature du bruit (volume, tonalité, prévisibilité)
- La complexité de la tâche à effectuer
- L’état de fatigue.
3. Mesures de prévention
Quelles solutions adopter ?
- Faire attention au niveau de sa voix
- Laisser son téléphone sur silencieux
- Se rapprocher des collègues avec qui on souhaite échanger
- Faire des pauses : prendre l’air ou marcher quelques minutes
- Choisir un lieu calme et paisible pour déjeuner
- Porter des bouchons d’oreille ou casque à réduction de bruit pour se concentrer
Rappel de la réglementation et seuils limites d’exposition
Les articles R4431-1 à R4437-4 du code du travail réglementent l’exposition des salariés au bruit sur leur lieu de travail. Le décret 2006-892 du 19 juillet 2006, relatif à la prévention du risque d’exposition au bruit, repose sur trois points principaux : adapter l’environnement de travail, évaluer les risques liés aux bruits, protéger les travailleurs concernés.
L’employeur a l’obligation d’évaluer l’exposition au bruit et le cas échéant d’effectuer des mesures acoustiques afin d’identifier un éventuel dépassement des valeurs seuils réglementaires.
Les mesures de prévention
Le bruit est un facteur de pénibilité donnant lieu à l’établissement d’une fiche d’exposition. Celle-ci tient compte de 3 valeurs seuils d’expositions déclinées selon deux paramètres que sont :
- L’exposition moyenne (sur 8 heures, notée Lex, 8h)
- L’exposition instantanée aux bruits très courts (niveau de crête : noté Lp, c).
La réglementation prévoit la mise en place de plans d’actions correspondants aux valeurs d’expositions.
Dans tous les cas, afin de prévenir les risques professionnels liés au bruit, l’employeur est tenu de procéder à une évaluation :
- Estimation sommaire : sans mesure, elle se fonde sur un questionnaire relatif aux possibilités de communiquer dans ces conditions sonores
- Évaluation simplifiée : indication sur les niveaux de bruit et les durées d’exposition
- Mesurage d’exposition normalisé : méthode à utiliser lorsqu’un résultat précis est nécessaire :
- Réduire le bruit à la source
- Limiter la propagation
- Réduire l’exposition : mettre en place les Équipements de Protection Individuelle et Collective
- Surveiller la santé et l’audition des travailleurs : visite médecin du travail, dépistage de la fatigue auditive (ECHOSCAN)
Consultez également notre dépliant Nuisances sonores et bruit au travail